Quoi faire ? Les Tuvaluans construisent des digues, installent des toilettes au compost, sans eau, envisagent de chercher refuge dans d’autres îles plus hautes. Mais cela signifie abandonner son pays, perdre son identité. Ce n’est pas de gaîté de coeur que les Tuvaluans envisagent de devenir des « réfugiés climatiques ». Et puis ils cherchent des appuis. Car tous seuls, ils sont condamnés. A Tuvalu, on est loin des centres de décision, on est vraiment sans aucune prise sur le réchauffement climatique.
Le témoignage du pasteur du pasteur Tafue Lusama a ouvert la journée consacrée à « la paix avec la terre ». En entendant son appel à l’aide, on est heureux d’appartenir à une organisation telle que le conseil œcuménique des Eglises, qui permet de relayer le cri des populations en danger vers ceux qui ont le pouvoir de faire changer les choses. A commencer par nous, les occidentaux, dont le style de vie contribue grandement à modifier le climat et donc à faire monter le niveau de la mer. Certaines Eglises, en Ecosse, en Hongrie, en Finlande ont mis en place des programmes pour inciter les paroisses à économiser l’énergie et à devenir des « Eco congrégations ».
C’est pour nous un devoir de modifier notre manière de vivre si nous voulons être solidaires des Tuvaluans et autres populations menacées. Cet argument moral me paraît très fort. En revanche, l’argumentation biblique et théologique m’a beaucoup moins convaincu. Les boliviens cherchent à capter l’énergie des éléments naturels, les océaniens considèrent la terre comme la mère nourricière. Le rapport à la nature n’est pas le même dans toutes les cultures, et la référence souvent entendue à la Terre-Mère à côté du Dieu-Père me paraît moins appropriée en Europe que dans le Pacifique. Mais après tout avons-nous besoin de partager la même théologie pour agir solidairement ?
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